Etude du commerce bilatéral du Bénin dans l’espace CEDEAO : une approche par le modèle gravitationnel
La participation à une Communauté Economique Régionale (CER) offre la possibilité d’exploiter ses atouts c’est-à-dire ses avantages comparatifs et de combler ses désavantages à travers l’intégration commerciale avec les autres pays membres. C’est fort de cette conviction, que la CEDEAO a été créée une quinzaine d’année après les indépendances. Au vu de son espace-produits (constitué de maïs, de soja et autres céréales, de farine de manioc, d’igname, d’ananas, de noix de cajou, de pastèque, de mangue, d’amandes de karité et autres oléagineux, de tomate fraîche, d’oignon, de piment, de carotte, de riz, de tourteaux, de poissons, de crevettes et crustacés, de coton, d’huile de palme etc. …), le Bénin en tant que membre de cet espace d’intégration et de par sa position géographique, tire-t-il suffisamment profit de son appartenance à la CER et quels sont les facteurs qui déterminent ses exportations bilatérales au sein de l’espace CEDEAO ?
L’objectif général retenu ici est d’analyser les déterminants des exportations bilatérales du Bénin dans l’espace CEDEAO. A cet effet, le modèle structurel de gravité est utilisé et prend en compte les exportations comme variable expliquée. En dehors du PIB du Bénin et celui des pays partenaires, ainsi que des IPC, sans oublier les tarifs appliqués par le Bénin, qui représentent les variables explicatives, le modèle intègre également des variables gravitaires dichotomiques : la distance, la frontière, l’existence de côte, la monnaie commune, la langue commune, l’enclavement et l’existence de Postes de Contrôles Juxtaposés (PCJ).
Il ressort des analyses économétriques, notamment avec la méthode Poisson Pseudo Maximum Likelihood (PPML), que les déterminants essentiels du commerce bilatéral du Bénin au sein de la CEDEAO, sont : le Produit Intérieur Brut (PIB) du pays partenaire, la distance, la frontière, l’existence de côte, la langue et la monnaie communes, l’existence de PCJ. Il faut préciser que les déterminants du commerce identifiés sont de deux (02) ordres ; il y a ceux qui freinent les échanges (la distance, la frontière, l’existence de côte) et ceux qui les affectent positivement (le PIB du pays partenaire, la langue et la monnaie communes, l’existence de PCJ).
Puisque le Bénin commerce insuffisamment avec ses voisins et avec les pays côtiers de l’espace d’intégration, la dynamisation de sa politique commerciale communautaire doit avoir pour piliers : utiliser les niches de chaînes de valeurs pour augmenter en marge intensive et extensive ses exportations, surtout avec le Nigéria qui constitue un marché sur lequel le Bénin doit être le membre de la CEDEAO le plus présent. Aussi, pour mieux exporter vers les pays côtiers de la région, le Bénin doit se doter d’une marine marchande efficace.